Lors de notre dernière projection, je me suis laissé dire qu’un diaporama avait suscité une polémique (Victor ! ça jette un froid !).
Connaissez-vous le syndrome indien ? Un spécialiste, longtemps en poste au consulat de France à Bombay, a rencontré des centaines d’occidentaux qui avaient été touchés par un malaise plus ou moins profond au contact de cet immense pays.
Les victimes étaient souvent des personnalités plutôt équilibrées et structurées et c’est peut-être pour cela que je n’ai pas moi-même été affecté ! Il y a plus de 30 ans, la première fois que j’ai atterri à Delhi, je n’ai  été indisposé ni par les odeurs, ni par les images qui m’étaient offertes.  Métempsycose ou paramnésie ?
Quoiqu’il en soit, l’Inde est sans doute le berceau de notre civilisation et le retour aux sources peut, paraît-il, s’avérer traumatique.
Louis Malle, autre amoureux de l’Inde, disait que « c’est le pays des anomalies à chaque coin de rue  et, plongés sans repère dans un tourbillon de misère, de surpopulation et de dieux inconnus, on n’y comprend plus rien ».
Je conçois que l’on puisse être surpris lorsque l’on s’immerge seul dans cet univers, mais, lorsque l’on visite le pays en voyage plus ou moins organisé, on ne subit absolument pas les contraintes, ne serait-ce que sanitaires, qui peuvent être déstabilisantes au vu de notre éducation.

La misère telle qu’on la conçoit en occident est surtout perceptible dans et surtout autour des grandes métropoles comme Delhi, Bombay ou autre Calcutta. Mais pour qui sait regarder et ne pas détourner son regard, consciemment ou non d’ailleurs, nos grandes cités non rien « à envier » si l’on peut dire à ces lieux de misère qui hantent tant nos compatriotes à l’étranger ! Je connais des lieux infâmes aux abords de notre capitale et à l’intérieur même de celle-ci. On n’a pas toutes les raisons de faire les fiers car les problèmes qui se posent à 60 millions d’habitants n’ont aucune commune mesure avec un pays d’un milliard 300millions d’âmes.
Si vous voyagez au Kérala vous aurez une vision beaucoup plus agréable de la vie indienne comme un peu partout dans les campagnes.
Il est vrai que j’ai vu se dégrader l’environnement du pays.
Oui, j’ai vu des vaches manger sur des tas d’ordures mais il y a trente ans les gens jetaient beaucoup moins et surtout pas du plastique ou de l’huile de vidange.
Par contre j’ai toujours été surpris par la propreté des vêtements des indiens qui profitent du moindre point d’eau pour se laver ou faire la lessive.
La population et ses modes de vie sont tellement divers que nos classifications et je dirai même nos simplifications sont une absurdité. J’ai connu des Sikhs très farouches à Amritsar avant qu’Indira Gandhi  soit assassinée, des chrétiens inquiets à Srinagar au Cachemire, des musulmans tranquilles à Delhi, un peu partout des hindous placides de toutes confessions et même des bouddhistes joyeux dans un camp de réfugiés tibétains ; ce sont ces derniers qui m’ont le plus ému de toutes mes rencontres car en dépit de leurs conditions ils dégageaient une joie de vivre pour le moins surprenante.
Pour ceux que la situation réelle de l’Inde intéresse, je conseille de retrouver le dernier état des lieux dressé dans l’émission « Le dessous des cartes » diffusé récemment sur ARTE.
Et pour finir, tremblez voyageurs ! Savez-vous que le syndrome indien n’est pas unique ? Vous avez aussi le syndrome de Stendhal qui touche les visiteurs de Florence, celui de Jérusalem lors des pèlerinages dans la Ville trois fois sainte,  ou encore celui de Paris qui frappe les Japonais dans la ville lumière !

Bonne année quand même !

 Le chat pitre du 9 janvier 2014

 

 


 

 

 

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